Comme un ours

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Comme un ours

Tu dors, pendant l’hiver, dans la grotte profonde,
Redoutant, chaque fois, que sombre le soleil,
Tu portes, dans tes flancs, la déité du monde,
Aucun tracas, pourtant, ne hante ton sommeil.

Je te vois, lentement, te lever de ta couche,
Pour abreuver de lait la vie de tes petits,
Dans un demi-sommeil, vidé, tu te recouches
Et ne te doutes point que mon regard t’envie.

Le printemps est si loin et la terre sommeille,
De ma forêt glacée, un appel déchirant
S’envole vers les cieux : celui d’un chat-huant,
Un triste écho répond ou est-ce une corneille ?

Dans le silence gris, je quitte mon abri,
Je m’y suis assoupie malgré le froid qui pince.
Lorsque revient l’hiver j’aimerais, moi aussi,
M’endormir châtelain... et me réveiller prince !

(c) extrait de LE MONDE A MA FENETRE

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